dimanche 31 juillet 2011

Aujourd'hui, tu aurais fêté tes 84 ans !





Je sais à présent pourquoi j’ai tant aimé si tôt les textes de Victor Hugo…
 
«  Elle était pâle, et pourtant rose
   Petite avec de grands cheveux.
Elle disait souvent : je n'ose
Et ne disait jamais : je veux. »
 
Ces quelques vers sont dans mon esprit indissociables du souvenir de ma mère…elle qui aimait tant à les réciter au point que j’avais fini par croire qu’ils la définissaient  malgré ses cheveux « à la garçonne ».
Il m’aura fallu accomplir un long et périlleux cheminement pour parvenir à aimer celle partie trop tôt et que j’ai aujourd’hui presque rattrapée en âge ; je conserve l’image d’un visage encore jeune, souriant malgré la maladie… digne jusqu’au bout, ne voulant surtout pas déranger même si près de la mort.

                                            « Demain dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
                                                           Je partirai vois-tu je sais que tu m’attends,
                                                           J’irai par la forêt, j’irai par la montagne,
                                                           Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps…
 
                                                          
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
                                                           Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
                                                           Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
                                                           Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. »
 
A cours de ces longues années sans elle, j’ai pu mesurer ce qu’avait été la force de sa protection… une louve qui faisait écran entre eux et moi… qui prenait les coups… leurs coups... car ils l’ont rouée de coups !
 
Leur était-il en effet possible de me pardonner d’être née là dans le village de leurs vacances, là dans la maison familiale, d’avoir grandi là auprès de nos aïeux et bénéficié aussi longtemps d'une telle dose quotidienne d’amour exclusif….pour eux une sacrée rancœur accumulée depuis tant d’années…et qui peu à peu insidieusement a pris forme et s’est fait jour après sa disparition.
 
Qu’aurait-elle pensé de cette entreprise familiale de destruction orchestrée par les siens ?