samedi 6 août 2011






Tout comme elle, j’ai grandi dans cette arrière-boutique, bercée par l’atmosphère animée du magasin de mes grands-parents. Tout comme elle, je me suis nourrie de leurs valeurs simples et solides où l’humain est au centre de toute préoccupation.

Plus tard, au moment où tous mes repères s’écroulaient, ces valeurs furent les piliers qui m’ont maintenue debout.

Nous logions dans la maison face au magasin, au premier étage là où je suis née ; de cette époque, j’ai conservé des souvenirs très flous de mes parents.
Tous les matins aux aurores, depuis la pièce où je dormais, mon grand-père passait la commande quotidienne de charcuterie en chuchotant dans le combiné afin de ne pas troubler mon sommeil… c’était toujours les mêmes phrases, les mêmes mots, le même rythme scandé, si bien que plus tard j’ai pu commander à sa place ; puis il s’approchait doucement de mon lit pour remettre le drap en ordre.. « là, là nine… doucement » ; je faisais semblant de dormir…tant ces moments étaient doux et délicieux.

Plus tard, ma grand-mère montait en vitesse me lever, m’habiller et nouer mes longs cheveux en nattes pour un départ précipité vers l’école.

A midi, de retour de l'école,  alors que mes grands-parents s'activaient dans le magasin, je m’installais seule dans l’arrière-boutique près du poêle pour déguster les bons plats de ma grand-mère ; mon repas était rythmé par  "le jeu des mille francs" !


« Ô souvenirs ! printemps ! aurore !
Doux rayon triste et réchauffant !
- Lorsqu'elle était petite encore,
Que sa soeur était tout enfant... -

Connaissez-vous, sur la colline
Qui joint Montlignon à Saint-Leu,
Une terrasse qui s'incline
 Entre un bois sombre et le ciel bleu ?

C'est là que nous vivions, - Pénètre,
Mon coeur, dans ce passé charmant !
Je l'entendais sous ma fenêtre
Jouer le matin doucement…»


Victor Hugo
 

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